La fin brutale d’un gouvernement illusoire
Un résumé parfait de la situation actuelle.
Sébastien Lecornu vient ce lundi 6 octobre de présenter sa démission à Emmanuel Macron et a fait disparaître un éphémère gouvernement, le plus court de la Véme République, qui s’est maintenu au pouvoir pour une durée de vie de 14 heures.
Lors de son élocution devant le parvis de Matignon, l’ex-premier ministre a pointé du doigt les explications déjà écrites avant même son arrivée au pouvoir : des partis politiques qui restaient sur leurs positions, un contexte social houleux et des égo partisans qui ont fait capoté la formation de ce gouvernement. En effet, Bruno Retailleau avait déjà annoncé aux aurores la non-participation des Républicains à ce gouvernement arguant le fait que “ la composition du gouvernement ne reflète pas la rupture promise”.
Les chamboulements politiques express de notre gouvernement se sont déroulés un lundi matin, provoquant paniques sur les marchés financiers et réactions pessimistes et apocalyptiques des divers constitutionnalistes et spécialistes de la politique française. De mon côté j’ai pu suivre en direct sur l’antenne de France Inter, la grille fortement modifiée pour basculer en édition spéciale entre 9h30 et 11h où Sonia Devillers a tenu le cap avec brio, notamment grâce aux interviews live et au téléphone des responsables de nos responsables politiques.
Mais ce qui reste surprenant dans toute cacophonie reste l’absence de réactions et de commentaires du principal concerné : le Président de la République Française Emmanuel Macron. Lui qui aime tant se mettre en scène sur tous les fronts a eu tendance depuis la rentrée à se faire plus discret et plus rare à propos de la vie politique de son pays, mais en même temps à vouloir exister exclusivement sur la scène internationale.
Le capitaine du bateau la République en Marche semble avoir bien perdu le cap de sa politique, un cap ayant varié sur la droite depuis le début de sa présidence il y a huit ans. En 2025 pourtant les Français se font entendre sur toutes les plateformes à leur disposition, des réseaux sociaux avec le mouvement #Bloquonstout avec un message limpide, jusqu’aux traditionnelles grèves et manifestations intersyndicales ayant réunies jusqu’à 1 million de personnes selon la CGT.
La France se retrouve à nouveau dans un flou total sur tous les plans. Que ce soit à propos de son gouvernement mais aussi sur du vote de son budget pour l’année à venir, la sphère économique a immédiatement réagi à cette démission surprise, puisque tous les cours des banques françaises ont plongé. De quoi ajouter de l’huile sur le feu déjà massif du vote pour le Rassemblement National qui appelle avec démagogie les déçus des Républicains et du macronisme à grossir ses rangs.
Comme si élire un parti de haine raciste et soutien de Trump et de Poutine pourrait réellement améliorer leurs vies. Comme si la principale figure de proue Marine le Pen ne venait pas d’être reconnue coupable de détournements de fonds publics commis pendant plus de six ans et condamnée en première instance à quatre ans de prison dont deux ferme ainsi qu’à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.