Pourquoi adorer le train ?

Je prends le train régulièrement depuis mes 14 ans, j’en ai 26 aujourd’hui. J’ai pris le train en groupe, seule, avec des amis ou en famille mais je n’ai jamais autant appréciée observer la composition des wagons et la micro-vie qui s’y joue qu’actuellement.

Dans une société qui court en continu, où les tâches et les impératifs sont légions, et où faire groupe ne va plus de soi, le train marque une respiration bienvenue. Pendant 1h, 2h ou encore 4h nous pouvons regarder les autres autour de nous, et apprendre à se relâcher et mettre en pause nos quotidiens prenants et singuliers. Pendant que le train roule à toute allure, je laisse mes oreilles traîner afin de connaître les gens autour de moi.

Durant cette lente et miticuleuse observation, d’autres font de même et on se surprend dans nos enquêtes silencieuses, l’être humain aime renifler ses congénères même de loin. Voyager en train offre une intimité forcée qui m’intrigue beaucoup, impossible de tricher dans nos manières d’être sur une longue durée : qu’est ce qu’on boit ou mange, les séries qu’on dévore, les occupations qu’on choisit, et ça se poursuit jusqu’aux déplacements aux WC ou au wagon-bar, tout est décrypté par les autres.

Mais je dois avouer avoir un faible pour toutes les personnes s’escrimant à travailler coûte que coûte dans le train. Ils s’installent rapidement, sortent cahiers mais surtout ordinateurs et écouteurs, et commencent dès les 10 premières minutes du trajet à taper leurs rapports ou mails devant être traités à l’instant T. Ils et elles sont généralement très appliqués, comme si une énorme bulle les protégeait du monde extérieur : rien ne les déconcentre, rien non plus ne les empêchera de taper cette phrase.

Les transports de longue durée ne représentent pas pour tout le monde une pause salutaire de nos quotidiens, pour certains ça marque une perte de temps et un gâchis sur notre productivité, à ce niveau-là je pense pouvoir dire que le capitalisme inonde leurs cellules souches. Mais un autre élément peut être amené dans cette analyse du comportement humain dans le train, à savoir le confort de ces habitacles et l’utilité de l’organisation des wagons. Plus c’est inconfortable moins on peut réussir à s’organiser de manière optimale, et ainsi moins notre productivité sera efficiente.

OUIGO, Trenitalia, INOUI, les TER ou bien encore les trains EuroStar : toutes ces lignes différentes proposent des sièges et des tablettes bien distinctes, que ce soit dans leur design, dans leur organisation ou bien encore dans la nourriture proposée à bord. Tant de périmètres à incorporer à l’équation du train en 2025, pour déterminer ce qu’on aime tant ou qu’on déteste dans nos lignes ferroviaires et dans la population qui l’occupe.

Un autre des arguments en faveur de ce moyen de locomotion est l’aspect écologique qui est essentiel à garder en tête en 2025. Moins d’émission de CO2 par rapport à la fois à la voiture mais évidemment aussi à l’avion, comme le rappelle la SNCF. Mais ça serait omettre que les actions à l’échelle macros sont les plus cruciales dans les années qui sont déjà en train de s’écouler ; donc prenons le train mais réclamons des comptes aux grandes entreprises et aux responsables politiques.


Mais je pense que si j’aime autant prendre le train et voyager de la sorte, c’est parce que j’aime cette sensation mêlée à la fois d’excitation et de tendre nostalgie qui m’accompagne à chaque fois. Comme tous ces personnages de fiction, je regarde les paysages de campagne et les nombreuses disparités de notre plat pays en pensant à tout et rien à la fois, et ça le train l’encourage fortement.

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